Tout mot… N°1063
Écrit par admin sur 21 septembre 2022
Tout mot est beau. Pourvu qu’on l’écoute. Pourvu qu’il se laisse écouter. Pourvu qu’on le ramène à son origine. »
Jean-Toussaint Desanti, philosophe.
Ecrire cette 1063ème Chronique du jeudi peut être vu comme une écriture sous contraintes, bien sûr ça l’est. Librement assumée, je rassure. Mais à la seule condition que ce ne soit pas la contrainte de devoir écrire un texte sur commande. Mais écrire quelque chose que j’ai choisi délibérément, que ce ne soit pas un devoir, une obligation, un boulot.
Pour autant je m’impose une contrainte à moi-même. Mais en partant d’un mot qui m’inspire un peu, l’effet contrainte disparaît.
Il y a quelques jours, mon ami Dominique m’a communiqué l’invitation qui m’était faite par sa mère, Simone, de dire un mot lors des obsèques de son mari, Eugène. Il ne s’agit donc pas dans ce cas d’une commande mais d’une invitation, et je l’en remercie encore.
Justement parce que tous les morts ne disparaissent pas avec leurs cendres, les mémoires collectives en retiennent certains. A la condition que lors du rituel un discours en hommage au défunt soit prononcé. Tout en commémorant sa mort en lui assurant, par le souvenir, une présence. Par les mots. Par l’écoute. Comme une stratégie des mémoires et du souvenir menée autour du mort, à la condition d’en ne pas négliger l’invitation avant que le défunt passe intégralement du côté des ombres.
Tiens, négliger dis-je. Ramenons ce mot à son origine comme l’évoque Desanti. C’est marrant parce que l’étymologie de négliger est liée à relier. Religere c’est relier. Négliger c’est ne pas être capable de relier.
Pour autant relier c’est parfois aussi « pratiquer furieusement l’engendrement phonique. (Tel) un Biga qui coupe. Et ravaude. » Comme en témoigne la captation de ce poète ami du peintre Ernest Pignon-Ernest, le camarade de sa jeunesse niçoise, à écouter ici.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour d’ Ernest Pignon-Ernest.
Les opinions du lecteur
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Françoise Sur 22 septembre 2022 à 9 h 11 min
« amis mots à gros dos animaux de gros mots »
« …caïmans ou loirs musaraignes ou lamantins sangsues ou phacochères
belettes ou hiboux lynx ou couleuvres renards ou blaireaux …
c’est tout pareil : toute cellule dérive d’une cellule préexistante
ça n’a rien à voir! – c’est tout pareil! c’est l’animal….ça bouffe! ça baise!
ça couve! ça court! ça braille! ça bagarre! ça bataille! ça hiberne!
ça pionce! ça veille! ça chasse! ça tue! ça dévore! ça reproduit!
ça a un territoire l’animal! ça migre l’animal! ça migre par centaines
ou milliards d’individus suivant que c’est cigognes ou sauterelles!
pigeons ramiers ou baleines bleues! fourmis bouges ou requins chagrins!
amis mots à gros dos animaux de gros mots… »
Et si je peux me permettre: voir ici.