Promenade d’été-2. N°1107
Écrit par admin sur 26 juillet 2023
En promenade d’été, la Chronique de ce jour a illico enchaîné sur un nom cité dans la précédente. Ce nom est celui du grand jazzman Aldo Romano.
Sitôt fait, cet enchaînement amène à voir, revivre, ressaisir des épisodes que le feuilleté du temps et les lacunes de la mémoire éloignent toujours un peu plus.
A savoir l’épisode d’une rencontre et d’échanges avec celui-ci. Il jouait avec Richard Galliano et Michael Aerts à l’occasion de l’édition 2006 du festival « Jazz in Langourla » – voir ici & là. Et leur concert à écouter en intégralité ici.
Puis, rédigée sur un bout de papier tiré d’une poche, d’une délicate note offerte d’un Aldo Romano au chic extraordinaire, écrite de sa main à l’adresse de la jeunesse.
Cette évocation d’Aldo Romano, « Un jour, elle (la Maison de la poésie de Rennes) aurait pu faire quelque chose avec ces grands poètes… oui, oui… que sont Aldo Romano, Michel Portal ou Henri Texier… », tombe pile au moment où je savoure son livre » Ne joue pas fort, joue loin » que l’on m’a passé en toute complicité.
Fort d’une carrière à faire tourner la tête, lauréat du Jazzpar Price – le Nobel du jazz – en 2004, il raconte l’histoire de « ce fils d’immigrés italiens qui vie sur les chantiers et qui devient l’un des plus grands batteurs de jazz contemporain « , je jubile. En fait, tout dans son livre confirme l’impression qu’il nous aura chaleureusement laissée un soir de concert dans la campagne profonde des Côtes d’Armor.
« D’emblée émerveillé par la simplicité de cette femme, la modulation de sa voix, son charme naturel et son intelligence dénuée de toute obstentation. » ainsi décrit-il une chanteuse connue. Etonnant ! Car cette description lui va, à lui, comme un gant.
Lui et ses compères du Trio déboulaient direct de Montparnasse via TGV et véhicule à chauffeur bavard et lassant. Pour jouer dans la minéralité, un cirque de pierre (ancienne carrière de granite, humide et froide). Une géographie plein air avec effet scénographique assuré. La réussite d’un spectacle tient aussi dans le rapport au lieu, nous a dit en un autre temps mais à ce même endroit cet autre grand, Michel Portal.
Le lieu et les gens comme source d’inspiration ? Allons-y voir. Complètement décalé puisqu’au milieu des champs, au croisement de quelques tracteurs à l’heure des balances, la renommée de ce Festival in Langourla en ce lieu joue fort, joue loin, sur le fait qu’au-delà du pur intérêt artistique toujours au top, dont l’empreinte carbone est minimum, y bruisse la convivialité rendant qui que ce soit disponible et partant pour partager un verre.
« Le jeu jazzistique n’est pas une question de chromosomes, il est culturel » écrit-il dans « Ne joue pas fort, joue loin « . Retrouvons-le dix-sept ans après, avec cet entretien récent.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de l’histoire des migrations italiennes en Bretagne. Et là. Ainsi qu’autour d’Aldo Romano et Henri Texier.