Podcast. N°759

Bonjour,

Dans le cadre de recherches je souhaiterais avoir accès à l’interview de Francis Jauréguiberry que vous avez réalisée en 2013 mais le lien ne fonctionne pas: http://www.radio-univers.com/francis-jaureguiberry-le-temps-de-lubiquite/

Vous serait-il possible de me le transmettre?

Merci d’avance,

Cordialement,

By: Guingand »

A l’heure de notre rendez-vous hebdomadaire je me permets de répondre ici à notre auditeur sachant qu’il ne nous a pas laissé son adresse mail. Et lui annonce désolé que je suis au regret de l’informer que le lien avec cette page est celui-ci et qu’apparemment il fonctionne – du moins, à notre niveau. Mais pas à d’autres un peu en panne dont l’installation ne lit pas les accents. Alors pour ceux-ci voici:

Chose dont on peut faire bon usage!

Voilà aussi en retour tous nos remerciements car cet intérêt pour l’entretien en question offre une belle occasion de revenir ce jour à ce « temps de l’ubiquité » dont parle ce professeur de sociologie à l’université de Pau et chercheur au laboratoire Passages au CNRS.

Francis Jauréguiberry, dans son ouvrage « Les branchés du portable, sociologie des usages », analyse les effets de la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran.

Pointant avec justesse le caractère hautement néfaste de l’immédiateté. Qui exige d’être présent en tout lieu ou en plusieurs lieux simultanément.

« L’immédiateté télécommunicationnelle ». Qui provoque un vrai coup de boutoir dans les relations humaines, dans les nouveaux rapports aux temps et à l’espace. Et qui sépare ceux qui disposent des moyens de communication instantanés des autres. Pour lui, d’une part, c’est notre rapport à l’autre qui est modifié et d’autre part, une nouvelle réflexivité se met en place.

Ainsi le temps semble avoir rétréci. Les choses vont plus vite, les délais sont plus courts, les flux sont tendus et les gens pressés. Ce tempo découlant de la sphère économique et de l’activité professionnelle.

Des mails de travail adressés la nuit, l’obligation de traiter les choses en urgence, le règne du court terme, le travail de plus en plus virtuel et dématérialisé, l’altération de sa capacité de jugement… selon une pure logique de gain et de vitesse, simpliste et réductrice.

Finalement un emballement qui colonise nos existences en s’attaquant à nos façons d’agir librement et en conscience. Ah! tenez! Nous serions bien volontiers preneurs d’un petit texte sur cette question… si le temps des recherches de notre interlocuteur le permet bien sûr. Par avance merci !

D.D