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« Philémon, vieux de la vieille, roman de la Commune, de l’exil et du retour ». N°926

Écrit par sur 5 février 2020

En 2015, conjointement avec la librairie rennaise Planète Io, nous avions accueilli à Rennes l’historienne américaine Kristin Ross, pour la présentation de son livre « L’Imaginaire de la Commune «. Au cours de celle-ci, elle nous parla d’un livre ancien devenu alors difficilement trouvable, paru en 1913, le roman documentaire de Lucien Descaves, un anarchiste fasciné par La Commune de Paris de 1871 – photo ci-dessous. Un roman d’enquête qui rendait compte de l’exil des Communards. Lire ici.

De ce « Philémon, vieux de la vieille », elle nous en a parlé comme d’un livre essentiel pour connaître ce qu’étaient devenus ces Communards rescapés de la Semaine Sanglante. Car dès 1900, Lucien Descaves -l’un des fondateurs de l’Académie Goncourt- se mit à collecter les livres et brochures sur la Commune, et fasciné par leur histoire alla à leur rencontre « pour puiser aux sources ». Réfugiés en Suisse, ces proscrits étaient-ce des vaincus ? Non, s’insurge Philémon – qui, de son vrai nom, s’appelait Etienne Colomès, un ouvrier bijoutier, proscript à Genève.

Nous avons été écrasés, déportés, proscrits…; nous n’avons pas été vaincus ! »

Dans ce « Philémon, vieux de la vieille », l’auteur s’explique sur sa fascination pour ces vieilles barbes, « derniers débris de La Commune » :
» On m’a souvent demandé avec curiosité, sinon avec étonnement, je ne dis pas d’excuser, mais d’expliquer mon attachement constant aux hommes qui, du 18 mars au 28 mai 1871, avaient participé, les armes à la main, au mouvement insurrectionnel baptisé la Commune… J’ai déjà dit que je les ai défendus et amnistiés parce que tous ceux que j’ai connus dans leur âge mûr et leur vieillesse déshéritée, étaient d’honnêtes gens, sincères, désintéressés et sans remords. J’ai recueilli la même opinion sur les insurgés fusillés sommairement, sur les morts tués aux barricades, les déportés et les bannis que dix ans d’exil avaient animés d’une révolte exempte d’envie ou d’ambition personnelle. »

De ce livre, l’on m’en fit cadeau après en avoir retrouvé un exemplaire authentique. J’en suis fier. La couverture ayant été renforcée, ce n’est demain la veille qu’il disparaîtra. Que les moins chanceux se rassurent, faisant suite probablement à sa mise en lumière par Kristin Ross, il vient d’être ré-édité par les éditions la Découverte sous ce titre « Philémon, vieux de la vieille, roman de la Commune, de l’exil et du retour ».

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Kristin Ross.


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