Marie Cosnay, « Nous savons que l’Europe se noie – qu’elle noie tout le monde avec elle. » N°901

507 personnes, accompagnées de deux équipages valeureux, rescapées de naufrages, se voient refuser un rivage européen et sont ballotées en mer. Imaginer ce que vit dans l’attente, dans l’angoisse, dans son corps et dans le désespoir, chacune des personnes secourues est insupportable.

Quant à nous, sur terre, impuissants, si nos corps ne sont pas touchés, ni aucun de nos privilèges, nous partageons le désespoir.

Nous savons que l’Europe se noie – qu’elle noie tout le monde avec elle. Soit nous vivons en le supportant et le naufrage est total. Soit nous ne supportons pas : chaque jour qui passe est un jour de plus grand désespoir. Mais quoi, à part et après le désespoir ?

Aucun pays européen, dit la commission européenne, ne lui a demandé de commencer à organiser la répartition, comme on dit et comme on fait, des rescapés. Aucun. Pas le début du début d’une solution en cours. »

Marie Cosnay, extrait de sa page FB.

Voici ci-dessus la note de Marie Cosnay, parue sur sa page FB en date du 13 août. Elle mérite qu’elle soit montrée ici aussi.
La prenant comme un rappel à penser et dire l’hospitalité, ce à quoi elle nous invite tous, nous sommes ainsi heureux de la relayer.
Et nous la prenons en plus comme une invitation à retrouver sa voix.
A la fois dans l’entretien qu’elle nous a accordé en avril 2018 à l’occasion de sa tournée en Bretagne, et lors de sa lecture en tant qu’invitée à l’édition 2016 du festival des Polyphonies de la Maison de la poésie de Rennes.
Marie Cosnay vit à Bayonne dans le pays basque, elle est traductrice de textes antiques et écrivaine.

Entretien à écouter ici. Lecture, là. Ainsi que sa tribune, à lire ici.

D.D

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