Le beau et l’infini. N°962
Écrit par admin sur 14 octobre 2020
« La beauté, c’est l’infini entouré d’un contour. » Poétique cette citation bien placée en exergue sur notre page d’accueil. Mais posée-là elle est comme une énigme. De quelle extraction provient-elle ? Eh bien, voici de quel poème est-elle le nom :
La femme nue, c’est le ciel bleu. Nuages et vêtements font obstacle à la contemplation. La beauté et l’infini veulent être regardés sans voiles. Au fond, c’est la même extase : l’idée de l’infini se dégage du beau comme l’idée du beau se dégage de l’infini. La beauté, ce n’est pas autre chose que l’infini contenu dans un contour.
Victor Hugo – Ode à une femme, « Post-scriptum de ma vie. »
Dire ce poème éloquent de cette figure-phare du romantisme, rend moins triste, nous en sommes convaincus. Pertinent pour nous remettre d’aplomb. Sinon pourquoi aurions-nous mis cet extrait à la portée de toutes et tous ? Et s’il est une Bretagne romantique dont on se réclamerait, elle est celle de Juliette Drouet (photo ci-dessus, lire ses lettres à son «cher poète», là).
Avec ce lyrisme hugolien, les deux sens du mot « nue » désignent à la fois le corps féminin et la voûte céleste, ceci dans une équivalence. Voyez ainsi, en ce jour, cette citation dévoilée…
Donner de la voix à la parole poétique dans une chambre d’échos infiniment plus vaste qu’elle mais qui sans elle n’existerait pas : le monde, l’univers, les astres… Ici et là nous le faisons.
En cela Hugo faisait feu de tout bois. Parler à la tribune n’est pas l’équivalent à écrire un roman, mais l’un ne substitue pas l’autre. Hugo est quand même un grand représentant de la parole oratoire. Ses grands discours à Jersey et Guernesey l’attestent. Et ces îles restent assez proches d’ici.
D.D