« Je viens te dire… » N°1165
Écrit par admin sur 11 septembre 2024
Qu’est-ce qu’elle tombait bien cette chanson « Je viens te dire que je m’en vais » ! Magnifique !
Au titre tout indiqué pour accompagner la vasque olympique qui s’éteint, mais pas que !
Car il est des lieux qui façonnent d’une autre façon les interprétations divertissantes. A bien y écouter, outre-passant l’olympisme et le paralympisme flamboyants, cette chanson de gravité pouvait-elle être adaptée, convenir, s’appliquer à la déliquescence de la vie démocratique sous nos yeux.
« La manifestation on la méprise, on roule dessus et Macron, s’il a accompli quelque chose en 10 ans, c’est bien d’avoir réduit à néant l’écoute de la manifestation comme principe d’expression populaire » affirmait l’écrivain Alain Damasio, et ce avant même qu’il ait pu nommer cet autre écrasement : par un artifice du pouvoir présidentiel, la réduction à néant de l’expression électorale. Il y a là tout pour ouvrir grand les vannes à la déferlante brune qui ne s’est pas arrêtée le 7 juillet au soir.
Par ce couple aveugle accompagné d’un quatuor à cordes, Mariam et Amadou qui interprètent Gainsbourg en l’imprégnant de sonorités blues du Mali dans une scénographie dénuée d’apparat, hélas s’évoque inopinément en arrière-plan et par-dessus les frontières, la voix de la Démocratie nous prévenant du danger : « Des adieux à jamais (Ouais) « .
Revient alors l’idée chère au philosophe Jean-Luc Nancy : « « Démocratie » est d’abord le nom d’un régime de sens » – lire ici. Il ajouta : « Les hommes ne voient jamais l’histoire dans laquelle ils sont emportés. »
Pour y voir clair, « Il faut s’exercer à écouter » disait-il encore.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour d’ Alain Damasio.