Face à la « bombe météorologique ». N°1121
Écrit par admin sur 1 novembre 2023
Peut-être s’agit-il d’une interrogation. Je ne peux pas dire à quelle entité cette question est adressée – ici-même ? le vent ? les arbres environnants ? C’est une position d’exposition totale à la contingence : voyons comment les choses se passent.
Durant la grosse tempête de 1999, un gros arbre de la propriété voisine s’était abattu sur l’haubanage de notre pylône de diffusion hertzienne, l’entraînant irrésistiblement dans sa chute. Ce qui provoqua une longue interruption de nos émissions, puisqu’il a fallu tout reconstruire. Dans les heures qui viennent, pareille déconvenue est possible. Car selon les alertes de MétéoFrance, cette dépression, nommée Ciarán, pourrait propulser des rafales à près de 170 km/h.
Peut-être s’agit-il d’une interrogation, mais nous n’irons pas nous tenir au pied de pylône pour vérifier s’il est en mesure de faire face à Ciarán. Le sentiment d’exposition que l’on éprouverait alors nous rappelle une vérité fondamentale : nous sommes des êtres fragiles et incarnés.
Car l’on nous parle d’une « bombe météorologique » ! Dans l’air du temps, appelée ainsi à cause de sa formation rapide. “On appelle développement explosif une tempête qui se creuse rapidement (…) qui conduit à une intensification des vents rapidement”, explique Christophe Cassou, climatologue.
Dès lors, il y aurait un certain risque inhérent au fait de s’exposer. Du coup, quel que soit le moyen utilisé, une personne responsable fait tout ce qu’elle peut pour en minimiser le risque. Mais que faire face à une « bombe » ?
Bon, ça interroge. Plus pesante, plus grave, ça se noircit.
Les Grecs de l’Antiquité avaient un seul mot pour exprimer le moment où l’on pressent l’arrivée de quelque chose d’inattendu : l’aporie. Traduction: désigne un « embarras », on ne sait pas trop bien quoi en penser.
Récapitulons. Quel que soit le contrôle rationnel -alerte, protection, précaution-, le vent en rafales reste sauvage. Et se détache parfois de la seule logique météo quand ça devient trop obscurément symbolique comme cette fois-ci.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du Chaos climatique.
admin Sur 3 novembre 2023 à 12 h 22 min
De la part de Françoise: « lu ce matin dans la transparence du matin…enfin, François Jullien dans La transparence du matin:
» Le filet est chaque fois jeté dans le foisonnement du vécu pour en ramener le vivant, tel qu’il vient, sans plus forcer ni insister. »
Ça va bien à la chronique je trouve. »