D’Europe… N°692

D’Europe… parlons-en ! Oh! Il me vient aujourd’hui comme à beaucoup d’autres l’envie d’aller passer quelques jours de vacances en Grèce. Comme saisi d’une sympathie de supporter, voyez comme c’est curieux, pour ce petit peuple de gens remarquablement intelligents et courageux, les Grecs sont la plus vieille nation civilisée d’Europe. Saisi aussi d’une immense sympathie pour Tsipras.

Oh! comme c’est curieux! Car je serai même d’avis pour un boycott total des produits étiquetés allemands. D’ailleurs, je pense d’ailleurs à m’y mettre sans plus attendre. Lire cet entretien. Et cet autre où l’ex-ministre grec Varoufakis parle des yeux vitreux des ministres des Finances européens qu’il a eu en face de lui.

Car le message ne saurait être plus clair: pouvoir, autorité, domination. Le message s’adresse à tous indistinctement. Ce message devient un commandement obligatoire, ne souffrant aucune question ni aucune exception. En pratique, cependant, il divise l’Europe en deux. Et l’Allemagne sera suspecte dorénavant de toutes les mauvaises intentions. D’ailleurs, je l’avoue, j’en suis à craindre le pire à me trimballer désormais avec ma vieille Volkswagen Passat. Ecoeuré. Plus envie d’avoir ce logo-là sur ma carrosserie. C’est sans doute complètement dérisoire, j’en suis conscient. Mais bon.

Voilà, en ces heures particulières qui viennent de révéler à l’échelle européenne certains états d’esprit arrogants … complètement dingues que peut-être l’on croyait à tort avoir disparu. Ah! la «fascination pour l’uniforme»… Et l’esprit comptable. Bref, des heures qui ressemblent bien à ce moment dans l’histoire où des états d’esprit identiques venant des mêmes milieux, proclamaient à l’unisson : mieux vaut Hitler que le Front populaire…

Et puis le problème aujourd’hui, ce n’est pas que Tsipras se soit couché devant les créanciers (qui au passage ont fait du profit sur la dette) et le joug allemand et ses acolytes, ce sont ces autres peuples européens qui n’ont manifesté aucun soutien envers la Grèce. Hormis la France. Alors que Syriza (le parti au pouvoir) a eu le courage énorme de relancer la démocratie en Europe. Encore une fois, Merci Grèce!

Alors, pour cette chronique-ci j’ai attendu le vote du parlement grec pour la mettre en ligne. Pour être au plus près de l’actualité incroyablement dense et surprenante sur ce sujet. Notons le décalage horaire d’une heure. Les Grecs sont en avance d’une heure sur notre pendule. Du coup, ils en étaient au 16 juillet et nous au 15 encore. Pas neutre ce décalage: on pourrait imaginer ainsi qu’ils sont les premiers face à l’abîme et que d’autres pays suivront. C’est du moins ce que je me suis dit en suivant le live de l’événement qui fut le vote sur ledit « compromis » archi-humiliant -au risque de ne plus se reconnaître eux-mêmes et leur société- trouvé lundi matin après d’âpres négociations par le courageux Tsipras et les dirigeants de l’eurozone aux « yeux vitreux ».

Tsipras devant son parlement: « C’était un débat contre les pouvoirs conservateurs en Europe qui veulent imposer l’austérité comme seule solution. ».  » Nous avons fait face à un combat inégal. Nous avons laissé un héritage de dignité et de démocratie à l’Europe. Ce combat portera ses fruits. » (applaudissements). « J’ai dû choisir entre un accord auquel je ne croyais pas, ou un défaut, ou le choix de Wolgang Schaüble, [le ministre des finances allemand] d’une sortie de l’euro. »

En dépit de l’heure tardive, j’attends le vote. OH40, le vote va enfin commencer. La nouvelle tombe: « Yanis Varoufakis (ancien ministre des finances) vote non après une longue pause. Nouveaux cris dans le Parlement ». Puis à 1h00, celle-ci: « C’est fait, le Parlement grec adopte les réformes ».

D.D