« Danger radio-activité » ? Bah! Une question de pictogramme… N°1032

Mise à jour: le 04 mars 2022. « Déchets nucléaires : des parlementaires dénoncent une « défaillance démocratique grave ». Depuis fin 2018, la France ne dispose plus de plan de gestion des matières et déchets radioactifs. Aucun contrôle de la stratégie gouvernementale n’a pu avoir lieu. » à lire ici.

Ainsi apprend-on sans débat public préalable, par simple décision du Prince en exercice, bafouant toute consultation citoyenne, ceci à quelques dizaines de jours de la Présidentielle, que nous repartons pour un tour dans le nucléaire pour les 30 prochaines années. Avec le rallongement pour trente ans de plus des centrales nucléaires du pays . Alors qu’elles sont en fin de vie et qu’elles libéreront des quantités gigantesques de substances radio-actives à gérer.

Rappelons que la France est la deuxième puissance nucléaire au monde, après les États-Unis. Mais avec ses 58 réacteurs et ses 1.100 sites renfermant des déchets, c’est le pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d’habitants. Et les trois quarts de sa production d’électricité proviennent du nucléaire.

Qu’il me soit alors permis de reprendre ce témoignage personnel ci-dessous – déjà publié en ces Chroniques–ci & là.

« Dans ce domaine où la sérénité n’est pas un acquis, le secret est bien gardé et son dévoilement n’en est que plus difficile. Il reste néanmoins au plus haut niveau, quelques exceptions qui échappent à la dissimulation.

Il me revient ainsi à l’esprit d’avoir appris que le problème était loin d’être résolu, si tant est qu’il soit même posé. Il y a tout juste dix ans, dans le cadre du colloque des «Hautes études du Développement Durable » qui se tenait à Rennes dans l’amphi de la Bibliothèque départementale, l’ancien député PS d’Ille-et-Vilaine et de notre circonscription, Philippe Tourtelier, alors Vice-président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée Nationale, était intervenu sur la question de la mesure et de la démesure. Et il témoignait entre autres sur la démesure à propos des déchets nucléaires.

Ce dont il témoignait était sans ambiguïté sur le fonctionnement de sa commission: « C’est du tout et du n’importe quoi dans ce que nous en disent les experts ! » Ainsi à propos de déchets nucléaires, l’une de leurs seules idées, nous disait-il, est de les enfouir pour 25 000 ans en y apposant l’étiquette « danger radio-activité ».

Alors que, ajoutait-il, nous ne sommes pas même capables de décoder les Grottes de Lascaux qui remontent à 17 000 ans, la question qui mobilisait ces experts portait sur la forme des pictogrammes qui serait la plus compréhensible à décrypter pour les générations présentes dans 25 000 ans ! Afin qu’elles puissent comprendre le « legs » que notre génération leur aura fait. »

Plus que ça quant au « legs » de très long terme pour les déchets de haute activité et ceux de moyenne activité à vie longue, radioactifs jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.

Avant toute chose ce  « legs », ce don allons-y, ne relève-t-il pas d’un choix de société ? Quel héritage voulons-nous laisser aux générations futures ? Dire qu’on s’y sent bien face à une telle question d’éthique de transmission visiblement colossale, hum!… mauvaise conscience.

Bah ! Mais non, rien ne manque, rien n’ennuie et tout se tient. Vous n’y êtes pas. La question de la gestion des déchets sur du très long terme est obsolète, souvenir d’un autre monde. Tout autant que celle de la mesure et de la démesure.

Car voyons, de ce pouvoir-là tout est réglé côté décoratif : un logo où des mains stylisées colorées se dressent vers des fûts jaunes frappés du « trèfle » noir symbole de radioactivité. Ces mains représentant dit-on la demande de parole mais aussi les marques laissées par l’Homme dans les grottes préhistoriques. Voire mieux, on continue d’en effacer les traces d’enfouissement pour que ça tombe dans l’oubli, comme en témoigne cette artiste-ci & là.

Quid des générations futures face à la démesure nucléaire ? Officiellement, on s’en tiendra à une réponse « mesurée » formulée en un langage universel, simplifié qui pourrait fonctionner sur le long terme : le Prince-président les emmerde !

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de l’ Habiter