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Là où Radio Univers réside. N°1156

Écrit par sur 10 juillet 2024

Cuguen, là où Radio Univers réside vient une nouvelle fois de mettre le RN en tête. En totale contradiction avec sa propre tradition républicaine. Depuis la Libération jusqu’à encore assez récemment, elle se plaçait parmi les communes les plus égalitaires du département.

A la clarté de l’évidence, c’est consternant. Du coup, ce que la Chronique d’ici-même se dit : si depuis 41 ans, notre radio y réside, elle a donc dû traverser bien des époques, mais aucune ne fut à ce point pathétique. Si, d’un point de vue général, à cette poussée électorale moult raisons sont invoquées, aucune n’amène localement à un tel reniement. En basculant à l’autre bord, jusqu’à mépriser sa propre histoire tout récemment remémorée localement -lire ici.

Faut-il alors énoncer que ce jour-là de la commémoration – programmée à l’initiative de la municipalité (qu’on félicite) depuis plusieurs mois, dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération-, où dans la salle des fêtes se tenait ce moment de témoignages exceptionnels et voix émues à propos de ce fait de guerre qui menaçait la population civile prise en otage; dans une plus petite salle de l’autre côté de la rue, une expo fort documentée était présentée. Celle-ci comportait, entre autres, des documents familiaux essentiels pour la première fois rendus publics : en photocopies, deux lettres de prisonniers à leurs proches, avant qu’ils soient fusillés, et une autre qui était celle d’une déportée rescapée à la sortie du camp, à sa famille. Toutes fort bien écrites. Cette mémoration venant des victimes de la barbarie nazie et de la collaboration pétainiste d’extrême-droite comportait ainsi des témoignages inespérés de grande valeur. Y compris les documents présentés relatifs au maquis de Broualan où huit résistants furent fusillés par la milice -lire ici.

Malheureusement dans les urnes le lendemain pour les Européennes, puis aux premier et second tour des législatives, rien n’aura été évité. Pas même fut-il exercé le barrage républicain. L’insouciance au bord du précipice, appelons-ça ainsi, l’emporta sur la lucidité. Nous sommes à l’heure des déchirures.

Nul ne sait encore comment expliquer ce revirement confondant. Cependant…

Cuguen, là où la radio réside, dis-je. La ruralité est une réalité. Nous nous sommes toujours qualifiés à être un trait d’union entre villes et campagne, mais il est sûr que de toutes ces années, dans notre domaine, nous n’avons pas eu l’appui qui prévaut dans les grandes villes. Nous devons nous conformer à des cahiers des charges (Arcom, Sacem, demandes de subventions, contingences techniques, etc) qui n’ont jamais pris en compte cette réalité rurale. Je livre ici un ressenti : cette réalité médiatique suscite une forme de mépris.

Par contre, comme nous l’annonçons dans notre rapport d’activités, « considérant les enjeux actuels en matière écologiques et environnementales, Radio Univers poursuivra son travail d’entretiens et de reportages à travers une thématique forte qui sera celle des Ruralités. Considérant, comme le note le géographe Guillaume Faburel – notre entretien à écouter ici, qu’existe au sein de la population une dynamique « post-urbaine », elle envisage, à travers son émission Logosphères, de documenter cette aspiration contemporaine de « re-connection » aux vivants, de besoin de proximité et d’espace que les nouveaux arrivants venant de zones urbaines viennent trouver en zone rurales, plus précisément dans le territoire qui est le nôtre. Cette thématique Ruralités s’intéressera par ailleurs à travers des interviews et reportages aux questions spécifiques des territoires ruraux en matière de mobilité, de transports, d’urbanisation, de disponibilité de logements ainsi que les enjeux en matière d’agricultures et de préservation de l’environnement  » – à lire ici.

Cuguen, là où la radio réside, je poursuis. Ce qui est significatif de ces 41 années c’est la disparition du travail manuel ou de sa valeur. C’est aussi qu’y résider c’est, pour beaucoup, parce que les maisons sont moins chères et correspondent aux revenus d’ouvriers et de petits employés. C’est aussi constater la déshumanisation des relations essentielles (avoir un interlocuteur et non un répondeur ou un site internet, l’absence de relations de voisinage, ressentie vivement chez les gens âgés). C’est encore un mode de vie dont la vision a été chassée du monde propagé par la pub, les télés, l’internet, les nouveautés technologiques. Et, ce n’est pas un poncif rabâché, ce qui fait problème est lié à l’indispensable circulation automobile (prix du carburant, état de la voiture…).

Mais cette réalité ne peut amener à se jeter électoralement vers ce parti cocréé par des Waffen-SS, « qui comptait alors dans ses rangs d’anciens collabos, des négationnistes, des anciens miliciens. » (Nonna Mayer, spécialiste de l’extrême-droite, dans Libération du 10/07/2024).

D.D

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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