« Citoyenneté » N°1163
Écrit par admin sur 28 août 2024
Ces matins d’été, je longe quelques kilomètres de plage libre.
Je croise des pêcheurs avec des cannes fichées dans le sable, des dragueurs de coques, aussi appelés palourdes, des familles organisées, des personnes âgées faisant des promenades thérapeutiques avec ou sans chiens, un stand sur roues pour faire des achats à bas prix.
Une humanité hétéroclite s’approvisionne en vitamine D et en sel sans payer de taxes.
J’aime la plage gratuite et les gens qui la fréquentent.
Il y a des poubelles. Elles sont utilisées, la plage est propre.
Il n’y a pas de socialité, ils ne se mélangent pas, mais ils jouissent d’une égalité légitime et d’un respect mutuel.
Ils ne se rassemblent pas, il y a de l’espace autour et la mer calme et claire offre plus.
Quelqu’un lit un livre, aujourd’hui j’en ai compté quatre, trois femmes et un homme.
La plage gratuite n’est pas un miroir de la société.
Mais c’est un lieu où les gens exercent leurs droits et respectent ceux des autres.
Je remarque du sérieux et de la conscience.
Bref, je sens dans l’air l’odeur d’une citoyenneté irréprochable.
Erri De Luca, écrivain. Titré Citoyenneté sur son blog en date du 26/08/2024.
Pour ainsi dire jamais la Chronique d’ici-même n’aura évoqué la plage. Alors que nous n’y sommes qu’à une demi-heure de route. Partageons alors ce moment tiré de son blog où Erri De Luca met en mots les petits miracles qui l’entourent sur cette plage sans qu’en d’autres nous y prêtions la moindre attention.
A son activité anthropologique de parler, dépositaire du sens et des limites de ce qu’on peut dire, à notre tour à sa lecture l’on y sent « l’odeur d’une citoyenneté irréprochable. «
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour d’ Erri de Luca.
admin Sur 30 août 2024 à 13 h 04 min
Et sur ces « quelques kilomètres de plage libre »…
on peut y mourir aussi… jouissant d’une « égalité légitime »… aussi.
Je pense alors à Michel Dugué.
« Moment d’une intense relation où la chose la plus immédiate prend sens. Sentiment que l’indifférence ne peut exister. Ou alors elle n’est plus qu’une mode à son déclin. Tout est dit, me semble-t-il, avec le minimum de moyens. Formes et mouvements participent d’une présence, la plus simple, la plus dénuée d’artifice. On a la certitude d’être. D’être avec. Ni écrasement, ni perte de soi mais des clartés mitoyennes. » (Mais il y a la mer, Michel Dugué, Le Réalgar)
Et exceptionnellement, je propose ce lien vers wikipedia : la Page Michel Dugué y a été récemment réécrite, sans doute par l’un de ses amis… lire ici.
On y retrouve bien sûr, entre autres, le lien avec Univers.fm : https://www.radio-univers.com/michel-dugue-le-desir-dhabiter-le-monde/
Et celui sur Lieux-dits : http://www.lieux-dits.eu/Tourne%20la%20page/michel_dugue.htm
Françoise.