« Ce programme est… » N°1184

« Passer des grands événements et personnages à la vie des anonymes, trouver les symptômes d’un temps, d’une société ou d’une civilisation dans des détails infimes de la vie ordinaire […] ce programme est littéraire avant d’être scientifique  »

Jacques Rancière, philosophe – extrait tiré de Le Partage du sensible. Esthétique et politique, édition La Fabrique, Paris, 2000.

 « C’est cité dans « La vie sociale des haies«  par Léo Magnin… » m’écrit-on,  » Voilà, ça m’a fait penser à la chronique, alors c’est cadeau !!! » (F.)

Ce à quoi La Chronique d’ici-même répond : Merci tout plein ! En saisissant avec humilité, à travers ce qu’écrit l’auteure amie, ce fragile message sauvage comme une image, qui m’a été envoyé depuis la lecture des haies de fossé et de talus. Hospitalières: champêtres ou forestières, fleuries ou dépouillées, affûtées comme une lame, en amas de branchages ou balafrées, étouffées ou culminantes, et leurs mondes habités qui s’insèrent entre les parcelles.

Haies où se tissent et détissent des liens sociaux, vie qui fourmille des rouge-gorges, un nid dans chaque haie, merles pareil, petits rongeurs avec leurs manières d’habiter, champignons compagnons, et autres formes de vie dans ce monde salement abîmé, dégradé, et qui va continuer de se détériorer si l’on en juge « les propos inacceptables du Premier ministre » à l’encontre de l’Office Français de la Biodiversité (établissement public de l’État) – à lire ici & le communiqué de soutien à l’OFB à lire là.

Cela dit, que fait-on de cette Chronique à laquelle l’on pense et dont il est question ? A cedit « programme » tel que l’énonce Rancière retenons-en l’étymologie, ça vient du latin programma, emprunté au grec ancien (« ordre du jour »). Eh bien, du point de vue de la Chronique d’ici-même, la chose de cet ordre à ce jour est entendue ainsi: la façon dont les chroniques jouent avec la linéarité du temps ou la défient se rapproche, en un sens, du rapport qu’ont les haies à la gravité – lire ici.

D.D

Ce qui a été dit et écrit autour du bocage breton.