Bécherel, le « Festival Ô Jardins Pestaculaires. » N°1002
Écrit par admin sur 21 juillet 2021
Nous pensions vivre des certitudes, des statistiques, des prévisions, et dans l’idée que tout était stable, alors que tout commençait déjà à entrer en crise. On ne s’en est pas rendu compte. Nous devons apprendre à vivre avec l’incertitude, c’est-à-dire avoir le courage d’affronter, d’être prêt à résister aux forces négatives.
La crise nous rend plus fous et plus sages. Une chose et une autre. La plupart des gens perdent la tête et d’autres deviennent plus lucides. La crise favorise les forces les plus contraires. Je souhaite que ce soient les forces créatives, les forces lucides et celles qui recherchent un nouveau chemin, celles qui s’imposent, même si elles sont encore très dispersées et faibles. Nous pouvons nous indigner à juste titre mais ne devons pas nous enfermer dans l’indignation. »
Edgar Morin, sociologue et philosophe, penseur de la complexité et ancien Résistant – extrait de son texte pour ses 100 ans, mis en circulation sur Internet à la fin juin 2021.
Nous voici ce jour dans l’inter-générationnel total, permettez ! Avec d’une part, mis en exergue, cet extrait du texte de grande sagesse – à lire ici– délivré par Edgar Morin à quelques jours de ses cent ans ; et d’autre part, les photos ci-dessous de moments formidables au Festival Ô Jardins Pestaculaires, qui s’est tenu dans les petits jardinets de Bécherel (35), les 10 et 11 juillet derniers.
Lequel festival de cette Petite Cité de caractère pour la nommer, a accueilli selon les organisateurs, « près de 300 personnes pour Le Môment Concert organisé par les Mômes de Regards de Mômes et près de 1500 personnes qui ont bravé les conditions météos peu clémentes pour venir profiter avec nous de cette 10eme édition du Festival Ô Jardins Pestaculaires. » Beau succès pour un rendez-vous au grand air, chlorophyllé, qui se passe en temps réel sans écran. Où le geste compte. Et ça fait du bien !
Faire, savoir-faire et droit de faire, l’association Regards de Mômes à qui la Chronique de ce jour adresse un vrai Coup de chapeau, en était ainsi à sa dixième édition. L’affaire est rodée nickel. Sans lâcher prise, tout en affrontant l’inconnu en cette « crise (qui) nous rend plus fous et plus sages ».
Eh bien saluons sans retenue ses bénévoles multitâches de tout âge dans leurs Ô Jardins Pestaculaires. Pas recroquevillés confinés à la maison devant les écrans, saluons-les en plein air pour leur façon d’agiter « les consciences en mettant en place des actions diverses, à destination des enfants et de leur famille ». Dont l’hypothèse de départ est « de proposer une utopie créative qui transmette au travers des principes de coéducation et des lois naturelles de l’apprentissage, une approche populaire et ludique des arts et de la culture. »
Ô Jardins Pestaculaires, quoi qu’est-ce ? Construire, fabriquer, bricoler des choses, écouter en des jardins haut-perchés de la vieille cité, bordés de murets et du moindre mêtre carré d’étonnements. Jardins dans l’embarras du choix : d’ambitions picturales à la peinture à base de plantes et à l’argile, au conte et p’tites histoires, pour l’hula hoop et l’acrobatie aérienne, aux échasses portées des deux bras, au Jazz manouche, ou riche en danses et sauts rigolo, aux confections d’attrapes-rêves avec les mains, au concert « à zigouiller les dragons »!, aux chatoyantes bouteilles plastiques recyclées en fleurs de mille couleurs, etc.
En résulte le bilan final qui suit – lu sur la page FB du collectif : « les enfants à fonds, une ambiance de folies, une organisation de bénévoles au top ! »
D.D