« De l’impunité d’Israël. » N°1167

Les bombes tombent donc au Sud-Liban, et l’attaque ciblée sur les membres du Hezbollah n’était pas un but, mais une introduction à une attaque générale, et c’est exode contre exode, puisqu’à l’exode, graduel, de 60.000 Israéliens vivant dans les territoires du nord succède l’exode, immédiat, de je ne sais combien de Libanais qui vivent au sud, – le but étant de faire, – mais allez comprendre réellement le but des assassins au pouvoir à Jérusalem, – une zone tampon qui soit non plus seulement vide des armes de l’Hezbollah (ce que demandait une énième résolution vaine de l’ONU – vaine comme toutes les résolutions de l’ONU au proche-orient, – Dieu, si j’ose dire, sait que j’ai peu de sympathie pour les chiites iraniens qui rongent le Liban) mais une zone, à court terme, sans personne, comme ils essaient de le faire à Gaza – et là encore en vain. C’est une opération de très grande ampleur qui est lancée. Israel s’enfonce encore plus dans le crime.

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Ce crime est celui d’un homme, Netanahyou qui, tout simplement, tout bêtement, a besoin d’être en guerre pour une raison précise : non pour défendre ses concitoyens mais parce que, tant qu’il est le premier ministre d’un pays en guerre active, il échappe (pas tout à fait, mais il échappe) aux diverses affaires judiciaires qu’il a sur le dos, – des histoires finalement sordides de concussion, de prévarication, de pots de vin (minables), bref, quelque chose qui dit le personnage, et ce qui n’est pas sa folie, mais son calcul : on le laissera faire pour une raison précise.

Ce crime est celui d’un parti politique et d’un système électoral, la proportionnelle intégrale, qui, vu l’absence congénitale de majorité claire, incite toujours à agréger autour de soi les petits partis, les partis, donc, généralement, les moins représentatifs, et, par là même, à leur donner un rôle disproportionné ; mais ces petits partis en eux-mêmes, par leur seule existence, impliquent une radicalisation graduelle des partis dits « institutionnels », et en particulier du Likoud, qui a toujours favorisé ses ennemis les plus radicaux, pour que la paix soit impossible. – Il est clair que le Likoud (pas seulement Netanyhaou, – ça remonte à bien avant – a favorisé, aidé, payé, la montée en puissance du Hamas, et a favorisé, aidé – payé, d’une autre façon, mais payé – celle du Hezbollah, pensant qu’il en contrôlerait toujours la violence, – que le prix à payer (un ou deux morts de temps à autre par attentat suicide) était acceptable du moment qu’il n’y avait pas la paix et que la colonisation pouvait donc continuer – et ils sont tombés sur le 7 octobre. – Là encore, le Likoud poursuit sa politique meurtrière parce qu’il sait que personne ne l’arrêtera.

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Personne ne l’arrêtera pour une raison qui est, dans son essence, antisémite puisqu’elle suppose qu’Israel est un pays à part, et que les Juifs, aussi, ils sont des gens à part. – À cause de ce qu’Israel a nommé, quarante ans plus tard, « Shoah » (par le film de Lanzmann), – terme que j’ai toujours rejeté, parce qu’il « hébraïse » le Génocide, et fait d’Israel l’unique gardien de la mémoire d’un crime qui est un crime contre l’humanité tout entière.

Le véritable « dôme d’acier » d’Israel, ce ne sont pas les missiles, c’est Yad-Vashem.

A Israel, tout est permis, même quand la politique d’Israel bouleverse tout l’équilibre de toutes les sociétés occidentales et crée des tensions dont il n’est pas dit que les régimes démocratiques réussiront à se sortir, parce que si nous laissons Israel « se défendre » en réduisant à néant l’ensemble d’un territoire, alors, clairement, les démocraties ne sont démocratiques que pour une catégorie d’êtres humains et pas pour d’autres, et donc, il n’y a aucune raison d’essayer non seulement de les promouvoir et de les défendre, elles aussi. Dès lors, comment résister à la marée populiste, et/ou fasciste, qui est en train de nous submerger tous ?

La question du génocide nazi n’était pas de savoir si les Juifs étaient de gauche ou de droite, – ils étaient tués indifféremment, en tant qu’ils étaient nés. Et, je le rappelle, il y avait parmi les défenseurs du ghetto, des fascistes patentés, dont l’idéal politique était celui de Mussolini, – des gens qui ne se sont alliés aux bundistes et aux communistes qu’à partir de janvier 43 (et encore). Le gouvernement israéliens, fait de Juifs, est un gouvernement d’assassins, de fanatiques religieux, de fascistes haineux et imbéciles. Israel ne doit pas être un pays à part.

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La politique du gouvernement d’Israel, comme celle de n’importe quel pays qui ferait la même, appelle des sanctions internationales concrètes. Elle appelle un boycott réel, radical, comme celui qui avait frappé l’Afrique du Sud ou celles qui frappent aujourd’hui la Russie de Poutine. Elle appelle des procès, réels, au tribunal de La Haye. Ce n’est pas parce que certains des arrière-grands-parents des soldats de Tsahal ont été des rescapés que les arrière-petits-enfants ont le droit de faire ce qu’ils font. Et ce n’est pas parce qu’ils sont Juifs qu’ils massacrent à Gaza et risquent de massacrer au Liban, c’est parce qu’ils sont des assassins, petits rouages d’un système assassin.

Je dirai plus : le pays qui, en ce moment, viole le plus la mémoire du Génocide, c’est Israel. Pas l’Iran, ou qui vous voulez – même si l’Iran nie le fait même qu’il ait eu lieu. Non, réellement, c’est Israel, parce qu’il devrait savoir que la principe de la punition collective (que la faute initiale soit réelle ou non, bien sûr), c’est, à la base, un principe nazi.

Je ne pense pas que les dizaines de personnes qui ont disparu dans ma famille entre 1939 et 1945 aient voulu ce qui est en train de se passer sous nos yeux. »

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