A Radio Univers, « où la nature passe dans la culture ». N°1125

L’atelier est l’espace où la matière se transforme, un lieu où la nature passe dans la culture ».

Marie-José Mondzain, philosophe.

Le studio de radio de Radio Univers est un atelier. Se tenant loin du vacarme. Peu d’outils, des micros, une régie son, et c’est à peu près tout. Face à ces micros, des corps.

De ce qui est corporel, se révèle à travers la bouche, le souffle, la voix, selon le rythme, le timbre et la chaleur. Est-elle mélodieuse ou sèche et trop accentuée ?

La corporéité ne peut pas en rester à son intériorité, sa force exige qu’elle se manifeste. Alors, pour structurer la pensée, les corps bougent, voire se balancent sur la chaise, façonnent un espace spatial en parlant avec leurs mains et parfois les bras, se croisent et se décroisent les jambes, les pieds battent le rythme – de quoi, qui le sait ?

Le corps est engagé, les épaules, le cou, les fesses, pour une chorégraphie langagière. Corps mouvant générateur d’idées, de savoirs ou d’expériences à transmettre, d’incertitudes, de doutes, pour un exercice éminemment physique.

La peau en tant qu’interface entre le vivant et son milieu, dit quelque chose. Elle rougit ou pâlit. Lisse ou chair de poule, elle se contracte ou à l’inverse, se détend. Entre la peau et le psychisme, il s’y passe tant de choses ignorées.

Rappel sensoriel. Tout autant qu’entre l’abdomen, le thorax, la tête, tous les trois se retrouvant et se répercutant dans le visage – de là, la bouche et la mâchoire (l’instinctuel) – puis le nez et les yeux (la partie affective) –, enfin la tête. Tout un fleurissement où quel que soit le moment en ce lieu, le corps reste le socle, la référence.

À la sortie de l’atelier-studio en effet, sur les ondes la voix à valeur esthétique et culturelle. C’est ainsi qu’à Radio Univers « la nature passe dans la culture ».

D.D

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