« Si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté. » N°1154

Écrit par admin sur 26 juin 2024

Mise à jour. En date du 29/06/2024. « Législatives-2024: Jordan Bardella en ironisant sur la figure de Jean Moulin a déchiré toute l’image de respectabilité que ce parti prétend offrir aux français. » Le Monde – à lire ici.

« Si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté. Et cet ennemi n’a pas fini de triompher. »

Walter Benjamin, philosophe.

Le score actuel de l’extrême droite qui la met aux portes du pouvoir, rend cet avertissement brûlant. Les enjeux de cette situation sont multiples, aux plans diplomatique, politique, économique, bien évidemment démocratique, mais aussi… mémoriel !

Avoir le souci de la sûreté de nos morts…

« Tout ça, c’est du passé ! » Que non ! Qui plus est, étant avertis par l’opération de révisionnisme d’État actuellement en cours en Italie. Auteur de nombreux ouvrages sur la Résistance, l’historien Carlo Greppi est l’une des voix qui ne cessent de sonner l’alerte : « L’élément central, pour moi, c’est que Giorgia Meloni, ses alliés et leurs prédécesseurs sont littéralement obsédés par la mémoire historique, avance-t-il. Or, il s’agit de l’un des rares champs d’intervention sur lequel ils peuvent se mouvoir librement, de manière tout à fait éhontée. Obnubilés par l’hégémonie culturelle, ils passent leur temps à invoquer la mémoire partagée de leurs prétendus martyrs, décrits toujours comme italiens et jamais comme fascistes (et beaucoup d’entre eux l’étaient), alors qu’ils détruisent le paradigme antifasciste et la mémoire de la Résistance en Italie. » Qui plus est, étant avertis d’autre part par cela : « Hymnes à Mussolini et « Sieg Heil », la célébration du fascisme à l’intérieur du mouvement de jeunesse du parti de Giorgia Meloni » -à lire et voir ici.

S’en prendre, quelle que soit la manière, à la mémoire de la Résistance. Cela passe, aussi, par une approche violente. Rappelons-nous là aussi, en Bretagne cette-fois, avec la dégradation il y a un an à la veille de la commémoration nationale des victimes de crimes racistes, le 16 juillet, des tags antisémites et néonazis ont souillé un monument en hommage à la Résistance à Plœuc-l’Hermitage. En Côtes d’Armor, ce haut-lieu de la Résistance rend hommage à cinquante-cinq martyrs exécutés sur ce site par les nazis en 1944.

Dans l’urgence du moment avant le premier tour des législatives décrites comme les plus importantes depuis 1945, c’est paradoxalement avec ce « souci de la sûreté de nos morts » que la Chronique d’ici-même poursuit sa série autour de la Résistance armée en Haute-Bretagne. Ce jour, elle relaie l’entretien ci-dessous avec Louis Pétri, commandant régional des FTPF en Ille-et-Vilaine, fils d’ émigrés italiens installés peu après sa naissance à Louvigné-du-Désert où son père travaillait dans les carrières de pierres.- A lire ici.

En recueillant les « Confidences du Commandant Pétri » par le journaliste J.C. Pichon, la Fédération des Combattants Volontaires de la Résistance de Bretagne, Normandie, Maine a « jugé bon de rappeler notamment la participation, trop oubliée sinon volontairement décriée, de ses anciens résistants aux combats de la Libération. Elles témoignent toujours. »

Ainsi, il ne s’agit pas d’élever des stèles mais de rappeler le monde que nous ont confié nos ascendants. De faire advenir la vie qui déborde la mort, comme le signifiait Walter Benjamin : « Il existe un rendez-vous tacite entre les générations passées et la nôtre. » Qui rappelle que l’extrême droite a déjà eu sa place au gouvernement et qu’il suffit d’écouter l’Histoire pour savoir ce que cela donne.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de l’ immigration italienne en Bretagne. Ainsi qu’autour de « Bretagne est résistance « .