Hommage à Philippe Le Gall. N°1124
Écrit par admin sur 23 novembre 2023
Il faut bien admettre qu’il y a une coïncidence malheureuse. Entre ce qui a été dit ici-même en la Chronique précédente au sujet de ce peintre résident à Saint-Jean-du-Doigt, près de Morlaix, Ricardo Carvalho, bien vivant, et cet hommage rendu ce jour à cet autre peintre qui résidait à Plélauff, près de Rostrenen, notre ami Philippe Le Gall.
A son mélange de charisme et d’aplomb, Philippe nous aurait fait sentir qu’une telle situation ne limite pas le moment à l’instant. L’artiste aurait été ravi de l’émotion esthétique qu’allait susciter son oeuvre personnelle au-delà de lui-même. Comme en témoignaient ses tableaux positionnés sur des chevalets tout autour de la salle communale, qui accueillait ce lundi son cercueil et l’assemblée des personnes, famille et amis, venus l’assister à ses obsèques civils.
Ce qu’a écrit l’écrivain et critique d’art John Berger dans son livre « Pourquoi regarder les animaux?« , aurait pu être lu lors de cette cérémonie. Cela porte sur l’art, mais cette fois sur « sa face transcendantale, qui pose la question du droit ontologique de l’homme ». L’idée aurait bien convenu à notre ami disparu – voir la page de Lieux-dits.eu qui lui est consacrée, ici.
« L’idée que l’art est le miroir de la nature est de celles qui ne plaisent qu’aux périodes de septicisme. L’art n’imite pas la nature, il imite une création, parfois pour proposer un monde autre que le monde réel, parfois simplement pour amplifier, pour confirmer, pour faire pénétrer dans la société le bref espoir offert par la nature. L’art est une réponse organisée à ce que la nature nous permet parfois d’entrevoir. Il entreprend de transformer la reconnaissance potentielle en reconnaissance qui ne cesse point. Il proclame l’homme dans l’espoir de recevoir une réponse plus sûre… la face transcendantale de l’art est toujours une forme de prière » (pg 85).
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Philippe Le Gall. Ainsi que de John Berger.