Retour au Tempelhof de Berlin. N°1052
Écrit par admin sur 6 juillet 2022
Re-voyageons un peu. Escapade à Berlin, suite. Cette fois par le biais d’un reportage à découvrir sur le site Reporterre. Dans lequel il est question de la réapparition des oiseaux sur l’ancien aéroport de Tempelhof au coeur de Berlin, devenu parc public, à lire ici.
De cet aéroport, nous l’évoquions il y a quelques années ici-même en cette Chronique – lire ici. Comme nous parlions de Berlin de cette façon – commentaires compris-, dans celles-ci.
C’est loin. Cela remonte déjà à huit ans. Bien évidemment, le temps est passé par là. Les lieux ont une histoire mais ils prennent un nouveau virage.
Pour le virage : dans un premier temps, en donnant accès au tarmac à la population du quartier voisin multiculturel de Kreuzberg. Dans un second temps, après référendum d’initiative populaire, en abandonnant un grand projet immobilier envisagé par la municipalité de l’époque. Et dernier temps, devenu parc public, le voici aujourd’hui ressource pour la biodiversité.
Pour l’histoire : voici ce qu’il était dit de Tempelhof dans The Illustrated London News, du 3 juillet 1948 : « Le seul lien de Berlin avec l’Europe occidentale : Déchargement d’avions américains à l’aéroport de Tempelhof, que la politique russe a autorisé comme unique moyen d’approvisionnement disponible pour les secteurs britannique, américain et français de Berlin ».
Sans ce pont aérien de Berlin, Berlin-Ouest aurait été englouti par les Soviétiques et incorporé dans la zone d’occupation soviétique en 1948. C’était, et c’est, le genre d’endroit chargé d’histoire.
Mais revenons à la terre pas-si-banale. En terme de « stratégie ambitieuse de protection de la biodiversité », côté russe il a été décidé de ne pas la laisser en paix.
A deux heures de vol de là, depuis l’assaut au matin du 24 février dernier sur l’injonction de Vladimir Poutine, au prix de catastrophiques atteintes à la stabilité des milieux naturels. Relire ici Bruno Latour qui propose de juxtaposer les deux guerres menées simultanément : celle qui est faite à la liberté du peuple ukrainien, et celle qui est faite à la Terre au nom de la « modernité » postindustrielle.
Et puis, comme le chancelier Olaf Scholz lors d’une conférence de presse à Berlin, en mai dernier, l’a évoqué. « Ceux qui vivent en Allemagne savent que les bombes qui sont tombées pendant la Seconde Guerre mondiale sont encore découvertes aujourd’hui et que les alertes à la bombe continuent », a-t-il affirmé. Avant d’avertir: « L’Ukraine devra donc se préparer dès maintenant à lutter pendant 100 ans contre les conséquences de cette guerre ». « Nous savons que de telles guerres ont de longues conséquences, toutes les bombes qui sont lancées maintenant resteront pendant longtemps » dans le sol.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du Chaos climatique. Ainsi qu’autour de l’ Ukraine.