Composer le monde. N°938
Écrit par admin sur 29 avril 2020
Le confinement derrière porte et fenêtre, écrivions-nous ici, sans possibilité d’outrepasser sa situation humanistique, ça donne quoi ? Considérant que toute chose est plus qu’elle-même, le confinement peut alors aussi nous donner à… composer le monde.
Précisons, il est temps. La situation « humanistique », ça donne quoi au juste ? Eh bien, voilà. Il ne s’agit pas de se demander comment représenter de manière adéquate l’écoulement mathématique du temps, mais plutôt comment livrer ce que la vie au temps du coronavirus nous inspire.
Chacun sait que nous vivons un moment historique. Complètement historique puisque la pandémie touche tout le collectif humain. Elle touche toutes les dimensions sociales, internationales, politiques et dépend des réponses qui vont être apportées dans ce domaine.
A ce stade, ce qui m’inspire c’est qu’il aurait été dommage de ne pas placer cette prescription délivrée par l’anthropologue écossais Tim Ingold :
composer le monde n’est pas représenter la vie telle qu’elle préexisterait, mais faire advenir la vie telle qu’elle se développe. Si tout était complètement interconnecté – comme dans un réseau-, il n’y aurait pas de place pour le mouvement ni pour le développement. Vivre, croître, faire partie d’une société : tout cela peut se perpétuer parce qu’il y a, dans le tramage des existences, des embranchements laissés libres, des chemins inexplorés. »
Tim Ingold, dans un débat avec Philippe Descola, publié aux PUL en 2014 sous le titre “Être au monde : quelle expérience commune ?” (p.38-39)
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de Tim Ingold.
françoise Sur 30 avril 2020 à 0 h 18 min
Et comme un retour du berger à la bergère:
« Imaginez le monde social comme un enchevêtrement de fils ou de chemins de vie, se déroulant ici et là, dans lequel la tâche de tout être est d’improviser un chemin à travers, et de continuer à avancer » -Tim Ingold