70 ans après les faits. Aujourd’hui. N°695
Écrit par D.D sur 5 août 2015
70 ans après les faits. Aujourd’hui.
« Que dire ? que prescrire ? Au-delà de la pensée représentative et de la pensée dialectique s’ouvre une autre aire. Ce qui est à dire rencontre un mur, ce qui est à faire tombe dans les rets de l’activisme, ce qui est à penser doit principalement prendre en garde l’impensé. L’ère nucléaire a vu les protagonistes et les victimes d’une terrible violence -Goulag, Camps de concentration nazis, Bombe d’Hiroshima- sombrer dans le techniquement inhumain, à ce point que parler d’angoisse et de sérénité -plus ou moins « individuelles »- peut et doit paraître dérisoire. Goulag, Shoah, Hiroshima. Trois très sombres moments de l’ère nucléaire. Trois enfers qui ne sont pas impensables, mais humainement inhumains, techniquement organisés, avec au bout une mort administrée. » écrivait Kosta Axelos dans son livre en quête de l’impensé.
Ce que ce penseur grec, Kostas Axelos décédé en 2010, désignait comme ère nucléaire est notre modernité.
Aujourd’hui, au sein de celle-ci, deux grandes « puissances aliénantes », pour reprendre l’expression de Kostas Axelos, n’ont jamais été aussi arrogantes, impérieuses, débridées : l’argent fou et la technologie prométhéenne ont pris le contrôle de nos vies. Et rien ne semble pouvoir les arrêter, ni même les dévier de leur propre logique inéluctable.
Ce faisant, la tâche qui nous incombe : « Reconnaître la « catastrophe » de notre époque, le « spectre de sa faillite », la dévastation et les nombreuses tragédies qui ont marqué le siècle, ce n’est aucunement s’en accommoder ou les « subir passivement ». » (Postface d’en quête de l’impensé).
D.D
A voir, dossier d’Arte: Science et éthique: 70 ans après Hiroshima.