Reportage: Notre-Dame -Des-Landes, le 15 avril.
Écrit par admin sur 16 avril 2018
Un grand rassemblement était organisé ce dimanche sur la ZAD de Notre Dame des Landes. Plusieurs milliers de personnes ont répondu présent pour tenter de reconstruire les lieux de vie détruits la semaine passée.
Pique-nique du midi à la scierie. Où sont débités et préparés les éléments de charpente pour la reconstruction d’un nouveau lieu collectif. Avant l’acheminement du campanile destiné à être posé sur la structure de la grange à venir. Qui sera porté à bras à travers champs, bois et brèches. Sous les vrombissements d’hélicoptère, chaque franchissement d’un talus permettant d’échapper au bataillon de garde-mobiles, et donc de gagner du terrain, était salué par des applaudissements et une bonne humeur communicative. A peu de mètres de là, l’omni-présence des gardes mobiles. Qui recouvriront ces beaux espaces verdoyants de leur gaz lacrymogène à une quantité très probablement inégalée. Donnant à ce bocage remarquable, paisible et solidaire, une atmosphère anxiogène et surréaliste. Ce qui confirme, si besoin était, ce que notait l’historienne américaine Kristin Ross, dans cet entretien à lire ici:
Ce qui s’est passé la semaine dernière est dramatique. Que de pollution, que de gaz, que de boue partout ! Les gendarmes n’ont pas seulement démoli, ils ont sali. Même les bêtes se sont pris des lacrymos et errent dans la forêt. Tout se passe comme si l’Etat, faute d’avoir pu construire son aéroport, avait quand même réussi à saccager le bocage. De quoi Emmanuel Macron a-t-il donc peur pour agir avec une telle violence? Ma réponse est que, aujourd’hui, vivre autrement, librement, un peu hors du système, constitue une menace pour le néolibéralisme. »
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. Ainsi qu’autour de Kristin Ross.