Philippe Descola, « Il faut une révolution mentale ».
Écrit par admin sur 2 février 2019
L’on sait maintenant que l’objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés à la fin du siècle est absurde. Les spécialistes du climat envisagent désormais un réchauffement global de l’ordre de 4 degrés. Ce qui suppose que des régions entières de la planète vont devenir inhabitables. (…) Les mesures économiques qu’on peut envisager (un marché du carbone, le fait de rapatrier les externalités écologiques) sont utiles, mais au fond, c’est le système général qui est fou. La croissance devenue une divinité, la consommation comme seule valeur, la production de richesses infinie… Le modèle est complètement épuisé mais on continue à y vivre. (…) Un gigantesque travail conceptuel et philosophique reste à accomplir, analogue à celui réalisé par les philosophes du 18e siècle et penseurs socialistes du 19e. Face à une situation très dégradée et injuste, de nouvelles formes politiques sont à inventer. »
Philippe Descola – anthropologue, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’anthropologie de la nature.
Entretien de Philippe Descola. Où face aux urgences écologiques et sociales, ce spécialiste du peuple achuar d’Amazonie appelle à bâtir un nouveau rapport au monde où «humain» et «nature» ne s’opposent pas. A lire ici.
Ainsi dit-il à propos des Gilets jaunes: « Plutôt que de démolir des radars, j’aimerais que ce mouvement puisse renforcer les autonomies territoriales et les projets locaux, par exemple implanter des éoliennes communales ou développer des circuits courts de produits agricoles ! ».
S’inscrivant dans la même ligne de pensée, notre émission quotidienne Résonances – diffusée à 12h et 19h :
A écouter ici.
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du Chaos climatique. Ainsi qu’autour des Gilets jaunes.