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Nathalie le Mel, une communarde bretonne, révolutionnaire et féministe. N°701

Écrit par sur 16 septembre 2015

lemel« La Commune déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué, les 72 jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu. » est-il écrit en quatrième de couverture du livre de Kristin Ross « L’imaginaire de la commune ». Retour alors sur cet ouvrage présenté lors du passage de Kristin Ross à Rennes. Voir ici.

Celle-ci y souligne le rôle crucial joué par Elisabeth Dmitrieff, fondatrice, avec Nathalie Le Mel, de l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, qui «  s’efforça de jeter un pont important entre les deux penseurs politiques les plus importants de l’époque : Marx et Tchernychevski, et fut l’envoyée de Marx pendant la Commune ».

Mais comme Kristin Ross s’attarda plutôt sur la personne de cette jeune Russe de 20 ans, grande figure de la Commune et véritable leader de l’Union des femmes, dressons ici à notre tour le portrait de Nathalie le Mel, une communarde brestoise. Bretonne révolutionnaire et féministe, ouvrière relieuse, fondatrice aussi de restaurants autogérés pendant la Commune.

Elle est représentée toute gamine à 12 ans dans le port de Brest en 1839, entourée des sternes, du bagne, du douanier, des ouvriers de l’arsenal, du fameux chevalier de Fréminville, dans cette planche de l’auteure de BD Laëtitia Rouxel (album à venir).

« Fondée le 11 avril, l’Union des femmes pour la défense de paris et les soins aux blessés, se développa rapidement en mettant sur pied des comités qui se réunissaient quotidiennement dans presque tous les arrondissements de Paris, elle devint la plus grande et la plus efficace des organisations de la Commune. » (…) « L’Union des femmes était née d’un appel aux citoyennes qui commençait par rappeler aux femmes quel était le véritable ennemi : « Est-ce l’étranger qui revient envahir la France ? (…) Non, ces ennemis, ces assassins du peuple et de la liberté sont des Français ! » (Kristin Ross)

NathalieLemelM08051921Nathalie Le Mel -voir sa biographie– a de nos jours une rue qui porte son nom dans le quartier du Vieux Saint-Marc à Brest.

Le 21 mai 1871, face aux troupes versaillaises entrées dans la ville, L’Union, « organisation sérieuse », revendique un rôle militaire des femmes, à l' »action armée », et Nathalie Le Mel y appelle à « écraser Versailles », ce qui est mal accueilli par les hommes de la Commune.

C’est ainsi qu' »on a vu sur les barricades Nathalie Le Mel, armée d’un révolver, en caraco noir, diriger des jeunes femmes, toutes armées de fusils et portant des brassards d’ambulancières. Les travaux de retranchement terminés, c’est elle qui a planté le drapeau rouge au sommet des pavés. Pour se faire reconnaître, elle avait des insignes: ceinture, écharpe et cocardes rouges. »

Charles Keller, directeur de filature, militant anarchiste, poète, auteur de chanson et communard, écrivit en 1878 un chant d’espoir qu’il dédia à la courageuse Nathalie Le Mel alors au bagne en Nouvelle Calédonie, intitulé : L’ouvrier n’a pas de patrie.

Voici le refrain :

Bâtard de la riche industrie,
L’ouvrier n’a ni feu
Ni lieu.
L’ouvrier n’a pas de patrie.
Misérable ouvrier, lève aujourd’hui ta main,
Et nous t’acclamerons demain,
République du genre humain. »

D.D

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L’art est public.


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