En primeur ce qui bruisse tout frais. N°1015

J’ai un peu envie de raconter une chose toute simple cette fois. Elle concerne notre programmation musicale. Je vous propose alors d’en connaître les recettes. La couleur d’antenne comme il est dit chez les spécialistes.

Question composition de la palette de couleurs, clairement, sachez que dans le contexte local où réside Radio Univers, l’approvisionnement en circuit-court est impossible. Aux alentours proches pas mieux. C’est donc à Rennes que le choix musical s’établit. Tournant le dos délibérément aux téléchargements en ligne, ces Cds se dénichent auprès de ce qu’il y reste comme disquaires éclairés. Qui ont le souci après écoute de connaître ce qu’ils mettent en bacs.

C’est donc chez ceux-ci à l’abri des grands groupes de distribution, que je procède à ma sélection ultra-spontanée – innombrable depuis l’origine-, puis à l’achat. Bien sûr, ma préférence va à l’une de ces boutiques. Voilà, tout est artisanal ici. Nous relayons aucune play-list externe. Le choix est très personnel, complètement libre et fécond. On ne l’a peut être pas suffisamment noté jusqu’ici. Jazz et musique du monde essentiellement, en ce qui me concerne.

C’est toujours un plaisir de découvrir et de faire découvrir – pareil pour les livres dont on parle ici dans cette Chronique – lire ici.

J’en parle ce jour en quelques secondes parce que j’en reviens. Avec des nouveautés intrigantes dans le pochon. Un imaginaire rythmé, soyeux et délicat, complètement décalé par rapport aux play-lists formatées diffusées en boucle sur d’autres espaces sonores FM bien balisés où l’on ne risque pas de s’égarer.

Ce faisant, découvrez en primeur ce qui bruisse tout frais dans mon emballage prometteur : du jazz vocal qui s’approprie des chansons pop avec la suédoise Lisa Ekdahl, Grand songs ; les relances rythmiques et mélodies de Jon Batiste, We are ; la musique colombienne des Caraïbes avec Meridian brothers, Paz en la tierra ; la nonchalance et le condensé scénique de Rodrigo Amarante, Drama ; du klezmer réarrangé aux musiques électroniques de Yom, Celebration ;  l’invitation au voyage céleste de Thomas de Pourquery, Back to the moon ; le duo de maloya-folk de Bonbon vodou, Cimetière créole ; l’étonnant duo d’un rocker alsacien et d’un chanteur traditionnel breton avec Roldolphe Burger & Erik Marchand, Glück Auf! ; une voix grave accompagnée à 8 violoncelles pour transformer des tubes incontournables de l’histoire de la pop avec Imany, Voodoo cello ; enfin, pour ses 50 ans! le toujours inclassable groupe Magma, Eskähl 2020.

C’est ainsi que, depuis plus que 40 ans, les choses se goupillent hors de la préfabrication en cercles concentriques à des fins commerciales. Et se construisent avec fierté sans le dire. Et, dans le même temps, c’est un savant exercice de frustration.

D.D

Ce qui a été dit et écrit ici-même autour de notre histoire racontée.