« Comment vas-tu, vous tenez le coup ? » N°1054
Écrit par admin sur 21 juillet 2022
« Comment vas-tu ? », « Vous tenez le coup ? » Par mail ou SMS, les amis s’interrogent. J’en suis flatté et reconnaissant.
En effet, lundi c’était l’une de ces journées de galère. L’affaire est entendue : il s’agit d’une canicule. Dont l’étymologie est canicula qui veut dire « petite chienne « .
Il faisait 40° à l’ombre. D’ordinaire, à ces questions l’on répond qu’on a baissé les volets, qu’on boit autant qu’il le faut, qu’on mange léger, qu’on oublie de mouiller son corps avec un gant de toilette, etc. Bref, toute application de bonnes résolutions, mais ce genre d’expertise laisse à désirer. Peut être ne serait-il pas vain de reprendre la question dès la case départ.
En retournant à la signification première, ça nous aiderait peut être à se rappeler qu’on a un corps qui aboie sous forte chaleur. A apparenter à celui de la « petite chienne » qui se niche dans un recoin de préférence. Parfois en tirant la langue.
Mais bien rare celui qui décrira les effets sur lui-même. Car sous l’effet de la canicule, le débit sanguin augmente et les vaisseaux se tendent. De l’eau s’immisce dans les tissus. Le corps gonfle et la surface de la peau s’étend. On économise les mouvements. Pareil, je pense, à mes chats et moutons.
Du coup, la course effrénée du monde, le temps de la modernité, tourne au ralenti. La canicule bouleverse les codes, les rythmes.
Beau faire et beau dire, le corps est bien à la manoeuvre. Il a soif, il transpire, il a chaud. Et il se met de lui-même en synergie dynamique avec l’environnement, débit sanguin, vaisseaux tendus, eau dans les tissus, peau tendue, et autres. En passant en mode ré-apprentissage du monde et de la «construction» des environnements, il refait l’expérience directe du monde.
Bon, la plupart des experts du climat s’accordent à dire que la solution ne viendra pas de notre capacité physique à nous adapter mais d’un changement de mode de vie. Car nous sommes rentrés en France en 2019 dans la décennie des records à 40°. D’ici 30 ans ou moins, nous serons rentrés dans les décennies des extrema à 50 ° et plus (cf Bador et al., 2017), comme en Inde, en Australie ou au Pakistan de nos jours.
Mais que l’on arrête d’accuser la « petite chienne «, elle ne le mérite pas la pauvre.
D.D
Ce qui a été dit et écrit ici-même autour du Chaos climatique.
FRANÇOISE Sur 21 juillet 2022 à 14 h 01 min
Par quel tour de passe-passe vires-tu de la « petite chienne » à… la petite reine… ? Et donc, en cette époque du Tour de France, je ne peux m’empêcher de frissonner…d’horreur…en imaginant, dans la montée de La Planche des Belles Filles par exemple (un des sommets du massif des Vosges méridionales !!!), tous ces abrutis, mâles de préférence, effleurant, caressant, pinçant, tapant peut-être , le dos et les fesses des coureuses nues…meute hurlante de chiens :
« Dans la Rome antique, le début de la Canicule était célébré par la fête de Neptunalia (le 24 juillet), on lui attribuait de mauvaises influences (maladies causées par la chaleur et hurlements des chiens) et on tentait de conjurer l’influence néfaste de Sirius sur les moissons en immolant des chiens roux comme le soleil. La Canicule s’achevait par la fête de Vulcania, le 24 août. »