Juin 44. Etc. N°634
Écrit par D.D sur 4 juin 2014
A l’occasion des commémorations du 70ème anniversaire du débarquement en Normandie, nous ne retransmettrons pas les cérémonies. Mais nous ne ferons pas comme si de rien n’était.
Car faut-il faire comme si de rien n’était face à cette vague putride qui vient fraîchement de sortir des urnes à l’occasion de ces Européennes ?
70 ans après la fin de la collaboration de la France, la fin à la participation de la France à la solution finale, celle des camps de la mort. La peste brune est de retour.
Je suis d’une génération qui n’a pas connue la guerre mais où les esprits étaient encore habités par les deux guerres mondiales. Et tout le vingtième siècle fut habité ainsi. Mais de nos jours cette mémoire s’est diluée dans « l’énorme capacité d’absorption indifférenciante des réseaux médiatiques »*. Du coup l’amnésie semble s’être emparée des esprits. Censurant du même coup l’énoncé de ce que fut l’horreur collaborationniste. Quand 30 % des moins de 35 ans ont voté aux européennes à l’extrême droite, c’est que la mémoire de la barbarie se perd.
Alors il est encore temps de s’arrêter sur quelques souvenirs de famille. Chacune a les siens. Et chacun a sa mémoire. La mémoire est une arme. Et entre la mémoire et l’histoire, il y a quelque chose.
Donc par le biais des souvenirs personnels de chacun, c’est cette histoire commune qui se raconte. Comme elle s’est racontée un peu dans ces Chroniques-ci :
D.D
* expression de Christian Prigent, poète.