Banlieues et beaux quartiers, les deux faces d’une même pièce
Écrit par D.D sur 12 juin 2011
L’espace est le lieu privilégié de compréhension de comment le pouvoir opère ».
Michel Foucault, philosophe – entretien pour une revue américaine d’architecture, en 1982.
Dans les médias nous voyons régulièrement être dénoncés des phénomènes de ghettoïsation qui tendent à isoler les quartiers populaires du reste de la ville. S’il existe effectivement des formes de séparations, de coupures et d’enfermement de ces quartiers, nombre d’intellectuels, de journalistes et de politiques utilisent ces phénomènes pour en stigmatiser leurs habitants et pour les accuser de ce dont ils sont victimes. Selon eux, le repli communautaire, l’entre-soi, l’absence de mixité sociale, l’exclusion de tout ceux qui n’en sont pas, seraient propres aux quartiers populaires. Cette stigmatisation est d’autant plus hypocrite qu’elle ne montre qu’un des visages de la ville contemporaine. En effet, à l’exact opposé des quartiers populaires, il y a ces quartiers bien particuliers qui sont ceux des très riches. Loin, très loin de ce que sont les cités, les banlieues, ils sont pourtant eux aussi, et peut être même, les réels lieux de l’entre soi et de la séparation avec le reste de la population. Par cette culture de l’entre soi et de la ségrégation des autres classes sociales, la classe dominante institue à grande échelle une dynamique de morcellement des villes; où les quartiers tendent à se rendre hermétiques les uns aux autres.
Retour, donc, sur cette ghettoisation volontaire des riches avec les sociologues Monique Pinçon Charlot et Michel Pinçon, auteurs du livre « Les ghettos du gotha ».